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Le plafond imposé au Canada pour le nombre de résidents reflète les préoccupations croissantes en matière d'immigration

Pour la première fois, le Canada a annoncé son intention de réduire sa part de résidents temporaires. Cette décision met en évidence le sentiment anti-immigration croissant dans le monde.

Le Canada est depuis longtemps un refuge pour les visiteurs étrangers, dont sa croissance économique dépend fortement. Mais dans un revirement majeur, le pays a annoncé son intention de escaliers sur son nombre de résidents temporaires dans le but de freiner les niveaux d'immigration. 

Dans une récente proposition gouvernementale, les responsables ont déclaré que le pays visait à réduire le nombre de résidents temporaires, y compris les travailleurs étrangers et les étudiants internationaux, de 20 % sur une période de trois ans. Cette décision marque une rupture avec l'approche traditionnellement ouverte du Canada en matière d'immigration.

Le plafond proposé reflète une vision plus large de défis l’évolution vers des politiques d’immigration plus restrictives, alimentées par une combinaison d’inquiétudes économiques, de préoccupations sécuritaires et de sentiments nationalistes. 

Le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a déclaré jeudi qu'il consulterait ses homologues provinciaux et territoriaux pour finaliser un objectif annuel concernant le nombre de résidents temporaires au Canada. 

"À mesure que les conditions mondiales changent, que notre marché du travail se resserre et que les types de compétences que nous recherchons pour notre future main-d'œuvre évoluent, nos politiques devraient évoluer également", a déclaré Miller lors d'un point de presse. « Nous devons être plus stratégiques dans la façon dont nous évaluons la demande et les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers temporaires que nous accueillons. 

À l'heure actuelle, 42 % des résidents temporaires du Canada sont des étudiants, ce qui signifie que ce changement aura un impact disproportionné sur les jeunes et sur ceux qui sont généralement moins en sécurité financière. 

Outre les étudiants, 44 % sont des travailleurs bénéficiant du programme de mobilité internationale, qui comprend des permis de travail postuniversitaires, des permis de travail pour conjoint pour les étudiants et des travailleurs arrivant par le biais de transferts interentreprises ou par des voies humanitaires, y compris ceux fuyant l'Ukraine.

« Si vous regardez ces grandes catégories, il y en a certaines que nous ne contrôlons pas. Par exemple les catégories humanitaires», a déclaré Miller. "Nous commençons tout juste à prendre le contrôle de la catégorie des étudiants, qui en représente une très grande partie, mais c'est aussi une partie qui génère des milliards de dollars pour les économies provinciales."

Les paroles de Miller font écho aux préoccupations croissantes du Canada concernant la surpopulation dans un contexte de crise du logement. L'année dernière, le gouvernement a imposé un plafond de deux ans pour les nouveaux étudiants internationaux et restreint les permis de travail pour les étudiants de troisième cycle et leurs conjoints.

Il y a actuellement 2.5 millions de résidents temporaires vivant au Canada, soit environ 6.2 % de la population. 

Le nouvel objectif annuel, qui propose une réduction de la population d’environ 0.5 million, permettra de contrôler le nombre d’immigrants temporaires – l’accent étant mis principalement sur les travailleurs étrangers, les étudiants internationaux et les demandeurs d’asile. 

« Cela contribuera à renforcer l'alignement entre la planification de l'immigration, la capacité communautaire et les besoins et le soutien du marché du travail. croissance démographique prévisible", a déclaré Miller. 

Grâce au gouvernement de Justin Trudeau, l'immigration est devenue un pilier clé des politiques économiques canadiennes – une réponse au déclin dû au vieillissement de la population et à la baisse du taux de natalité. En conséquence, la population du Canada a connu une croissance record, maintenant parmi les plus rapides au monde, soit un taux annuel de 3.2 %. 

Si cela a stimulé l’économie, cela a également mis à rude épreuve les infrastructures sociales, notamment le logement. La hausse des loyers et du coût de la vie ont suscité un mécontentement généralisé.

Ces préoccupations reflètent des attitudes plus larges à l’égard de l’immigration qui ont déclenché une répression mondiale. Il est certainement valable de dire que les gouvernements doivent s'attaquer à ces problèmes et proposer des réponses durables aux plaintes des citoyens. 

Cependant, le plafond constitue une menace importante pour la réputation du Canada en tant que société inclusive. En tant que pays qui s’est fortement appuyé sur l’immigration pour renforcer ses infrastructures sociales et son économie, restreindre le flux de résidents temporaires pourrait avoir des conséquences néfastes. 

Cela est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit d'étudiants ; S'ils sont aujourd'hui visés par des plafonds d'immigration, il y a de fortes chances que les jeunes soient dissuadés de s'installer au Canada et d'y travailler à l'avenir. Tout cela aura un impact significatif sur l’économie nationale, avec des risques de moins de diversité – tant en termes de population que de compétences. 

L'introduction d'un plafond sur les résidents temporaires pour la première fois dans l'histoire du Canada – à une époque où des valeurs comme la diversité et l'inclusion sont de plus en plus menacées et où les troubles internationaux sont prolifiques – envoie un message troublant sur l'engagement du Canada envers ces questions. Une montée de la xénophobie et de la discrimination, en particulier à l’égard des communautés marginalisées et vulnérables, n’est pas improbable. 

Alors que les pays sont aux prises avec les complexités de la mondialisation et du changement démographique, la question de savoir qui appartient et qui ne l’est pas est devenue de plus en plus importante dans le discours public.

Il reste à voir si le plafond proposé pour les résidents temporaires servira en fin de compte de garde-fou contre la montée du sentiment anti-immigration ou comme un revers pour la philosophie inclusive du Canada. Mais les inquiétudes concernant l’impact sur la réputation, l’économie et le tissu social du Canada sont en fin de compte fondées. 

Le gouvernement canadien devra trouver un équilibre entre le pragmatisme et ses valeurs inclusives. Et l’avenir du pays dépendra de sa capacité à connaître la prospérité tout en restant ouvert à ceux qui y habitent.

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