Menu Menu

Les législateurs se rassemblent pour faire de l'écocide un crime international

Un groupe d'avocats internationaux rédige actuellement une législation qui ferait de la destruction écologique un crime devant la Cour pénale internationale.

Le tribunal qui poursuit les pires crimes de l'humanité, tels que les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le génocide, pourrait bientôt avoir le pouvoir de poursuivre les crimes contre le monde naturel.

Cette semaine, un groupe d'avocats internationaux rédige une procédure pour que la Cour pénale internationale (CPI) traite de manière punitive ce que l'on appelle désormais en jargon « l'écocide ». Ce projet de loi rendrait illégale la destruction consciente des écosystèmes du monde par des entreprises, des gouvernements ou des groupes privés dans les États qui reconnaissent la CPI.

Le panel est coprésidé par Philippe Sands QC, avocat britannique, et Florence Mumba, ancienne juge de la CPI et ancienne juge de la Cour suprême de Zambie. Tous deux sont des experts en atrocités humaines, Sands étant l'auteur lauréat du prix Baillie Gifford de East West Street : sur les origines du génocide et des crimes contre l'humanité, et Mumba ayant été un procureur clé pour des crimes de guerre présumés pendant le génocide cambodgien.

Le projet, convoqué par le Fondation Stop Ecocide à la demande du parlement suédois, bénéficie déjà du soutien de plusieurs nations européennes. De plus, c'est soutenu par plusieurs petites nations insulaires, dont Vanuatu et les nations des Maldives et des îles du Pacifique, qui risquent le plus de perdre à court terme en raison de la menace constante de l'élévation du niveau de la mer.

Le panel d'experts de 13 personnes, qui comprend des avocats et des juges des quatre coins du monde, se réunit cette semaine à l'occasion de l'anniversaire des procès de Nuremberg : l'exemple le plus célèbre de l'histoire moderne de justice punitive à l'échelle mondiale, où des nazis ont été condamnés pour les atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Ils espèrent envoyer une législature à la CPI, qui est basée à La Haye, d'ici le début de l'année prochaine.

Sands dit les médias, « Le moment est venu d'exploiter le pouvoir du droit pénal international pour protéger notre environnement mondial… J'espère que ce groupe sera capable de… forger une définition [de l'écocide] qui soit pratique, efficace et durable, et que pourrait attirer un soutien pour permettre un amendement au statut de la CPI.

Il s'agit d'un pas sans précédent et important vers la lutte contre le changement climatique comme une menace sérieuse. Une CPI Document de politique publié en 2016, a déclaré que la cour n'étendait pas formellement sa compétence à l'injustice climatique, mais évaluerait les infractions existantes, telles que les crimes contre l'humanité, dans un contexte plus large. Ce renversement apparent de cette décision montre la prise de conscience tant attendue mais maintenant toujours actuelle que l'écocide est un crime contre les personnes ainsi que contre leur habitat.

Criminaliser quelque chose à la CPI signifie que les nations qui ont ratifié la cour - Etats 118 au total - devront l'intégrer dans leur propre législation nationale.

Il est important de noter que les signataires incluent le Brésil, où certains des pays les plus flagrants du monde délits environnementaux se déroulent actuellement, et des représentants des puissants, des riches et des occidentaux, tels que le Royaume-Uni et l'Australie. Notamment, cependant, la liste exclut la Chine et les États-Unis.

L'annonce est célébrée par de nombreuses personnes en ligne, avec un écologiste et journaliste britannique George Monbiot reconnaissant la conférence comme "une étape importante", et l'économiste de la décroissance Jason Hickel le qualifiant de « bonne nouvelle ».

Accessibilité