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CRISPR pourrait-il nous sauver d’un avenir de pénurie alimentaire ?

Les scientifiques espèrent que la technologie d’édition génétique pourrait contribuer à réduire l’insécurité alimentaire alors que le changement climatique continue de menacer les rendements agricoles et d’aggraver l’insécurité alimentaire mondiale sur une planète où la population humaine est croissante.

Nourrir une population de plus de 8 milliards de personnes dans un monde frappé par un climat imprévisible sera un défi auquel nous serons confrontés dans un avenir proche.

À la recherche de solutions à ce nouveau problème, les scientifiques se tournent vers CRISPR – un code génétique qui signifie Clustered Regularly Interspaced Palindromic Repeats – que l’on trouve dans les molécules des organismes vivants.

Il s'agit de lacunes spécialisées dans l'ADN qui permettent aux organismes vivants de stocker le code génétique des virus qu'ils ont rencontrés. La prochaine fois que le virus tente d'attaquer, il est reconnu et anéanti par les défenses de l'organisme.

Bref, la plante, l’animal ou l’humain auront acquis une immunité.

La découverte de CRISPR a permis aux scientifiques d'imiter avec succès ce processus en laboratoire, en insérant la constitution génétique de une variété de maladies chez les humains sensibles à la maladie. C'est aussi actuellement en cours d'exploration comme voie de traitement de la maladie mentale.

Compte tenu de ce succès, nous devons nous demander : CRISPR peut-il être appliqué pour améliorer nos systèmes alimentaires ?

La réponse courte est que c’est déjà le cas.

En 2021, une startup basée à Tokyo appelée Sanatech Seed a utilisé CRISPR pour faire pousser des tomates qui contiennent des niveaux élevés d’acide gamma-aminobutyrique (GABA).

Cet acide est un neurotransmetteur reconnu capable de soulager l’anxiété, le stress et l’insomnie. Il est également capable d’abaisser la tension artérielle et d’améliorer la cognition globale. Ces tomates sont arrivées sur le marché pour la première fois en 2021.

Mis à part les bienfaits pour la santé, CRISPR pourrait s'avérer utile pour aider les cultures essentielles devenir plus résilient face à une chaleur extrême, un froid glacial, des environnements riches en sel et potentiellement même des bactéries, des champignons et des insectes.

Considérant que les agriculteurs perdent déjà 20-40 pour cent de leurs rendements agricoles aux ravageurs, ce qui leur coûte 200 millions de dollars par an, ils ne peuvent pas se permettre de dépasser ce montant.

Surtout pas quand 920 millions de personnes vivent déjà dans une insécurité alimentaire grave – environ 11 pour cent de la population humaine.


Une réponse à notre planète instable

Les aliments renforcés par CRISPR pourraient devenir une bouée de sauvetage majeure pour l'humanité (et tous ses agriculteurs), comme le disent les climatologues. Avertir que les champignons, les bactéries et les insectes destructeurs des cultures deviendront beaucoup plus difficiles à éviter dans un monde plus chaud.

Si l’on combine ces problèmes avec un nombre croissant de réfugiés climatiques, une urbanisation sans fin, la perte de terres arables et une utilisation excessive de pesticides et d’engrais, nous avons une multitude de problèmes à résoudre.

Heureusement, nous avons déjà une longueur d'avance.

Les travailleurs agricoles ont identifié divers traits positifs dans certaines cultures, grâce à la sélection sélective. Cela a permis aux agriculteurs d’éviter des pertes plus importantes en privilégiant les plantes produisant des protéines bactériennes capables de tuer ou de repousser les ravageurs.

Étant donné que de nombreux virus ont besoin de protéines végétales pour croître, se multiplier et se propager, il est possible que les chercheurs utilisent CRISPR pour éliminer ou modifier les protéines végétales dont un virus particulier aime profiter.

Cela permettrait à la plante de résister au détournement par un organisme étranger.


En quoi CRISPR diffère-t-il des cultures OGM ?

Les scientifiques de l'alimentation ont mis en garde contre la comparaison des cultures éditées par CRISPR avec des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Contrairement aux cultures OGM, auxquelles est injecté tout un ensemble de nouvel ADN conduisant à une résistance aux ravageurs, à une tolérance aux désherbants chimiques, à un rendement accru ou à une durée de conservation plus longue, CRISPR ne nécessiterait pas l’ajout de gènes étrangers dans la culture.

Au lieu de cela, cela éliminerait ou corrigerait des caractéristiques déjà existantes qui conduisent à des mutations ou à une sensibilité à des environnements impitoyables, à des virus, des bactéries et des ravageurs – ce qui, selon les experts, « fonctionne comme la sélection naturelle, mais beaucoup plus rapidement ».

Malgré la fréquence Aliments OGM sont présentes dans la société occidentale – fécule de maïs, sirop de maïs, huile de soja et huile de canola – de nombreuses personnes les évitent pour des raisons de santé et de sécurité.

Pourtant, l’émergence de toute nouvelle technologie s’accompagne toujours de scepticisme. Et comme CRISPR est présenté comme une grâce salvatrice pour la pénurie alimentaire à venir, il y a quelques inquiétudes légitimes. économies émergentes. Sur le terrain.

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Il s'agit notamment de savoir si la suppression des caractères « indésirables » et des faiblesses des cultures perturbera leur évolution naturelle – voire modifiera l'espèce entière. Ils s’inquiètent également de savoir si de nouvelles maladies ou mutations pourraient être créées par la suppression de certains traits.

D’autres préoccupations se concentrent sur l’imprévisible. Ils citent les conséquences imprévues potentielles qui pourraient découler de l'utilisation de CRISPR, notamment son éventuel effet d'entraînement sur des écosystèmes entiers.

Enfin, il y a des questions éthiques à prendre en compte lorsqu'on modifie les gènes d'êtres vivants simplement pour garantir qu'ils finiront dans nos assiettes, notamment lorsqu'il s'agit de bétail.

Si les cultures optimisées par CRISPR deviennent la norme, l'utilisation de la technologie pour cultiver des caractéristiques souhaitables chez les animaux de ferme comme les vaches, les porcs et les poulets sans dépendre de méthodes de sélection sélective pourrait passer au premier plan des discussions.

En fin de compte, la découverte de répétitions palindromiques regroupées régulièrement espacées a changé la façon dont nous regardons la maladie dans le monde moderne. Son avenir en tant que solution à une industrie menacée par le changement climatique sera à surveiller.

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