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Le paysage électoral indien est marqué par l'ingérence politique

En Inde, où la démocratie est présentée comme le fondement de sa gouvernance, les récentes révélations sur le sort des dirigeants de l’opposition accusés de corruption dressent un tableau inquiétant.

Une enquête approfondie menée par The Indian Express a révélé un schéma troublant : un nombre stupéfiant de 23 des 25 politiciens clés de l'opposition qui ont été confrontés à des mesures de la part des agences centrales ont été libérés après avoir rejoint le parti Bharatiya Janata (BJP) ou ses alliés de l'Alliance nationale démocratique. (NDA) depuis 2014.

Cette tendance alarmante soulève de sérieuses questions sur l'impartialité des agences d'enquête indiennes et sur l'influence croissante des intérêts politiques dans le processus électoral du pays.


L'effet "machine à laver"

Le président du Congrès national indien, Mallikarjun Kharge, a décrit à juste titre le BJP comme une « machine à laver » pour les politiciens corrompus, où dès qu'ils rejoignent le parti au pouvoir, ils deviennent miraculeusement « parfaitement propres ».

Cette observation est confirmée par les données : sur les 25 hommes politiques qui ont rejoint le BJP ou ses alliés, 10 étaient issus du parti du Congrès, quatre chacun du Parti nationaliste du Congrès (NCP) et Shiv Sena, trois du Congrès de Trinamool. deux du Parti Telugu Desam et un du Parti Samajwadi et du Parti du Congrès YSR.

Le traitement disparate réservé aux dirigeants de l’opposition par rapport à ceux du parti au pouvoir est flagrant. Un rapport de 2022 a révélé qu’un nombre stupéfiant de 95 % des hommes politiques éminents confrontés à des mesures de la part de la Direction de l’application des lois (ED) et du Bureau central d’enquête (CBI) appartenaient à l’opposition.

En revanche, l'enquête d'Indian Express a révélé que dans 23 des 25 cas impliquant des dirigeants de l'opposition ayant rejoint le BJP ou ses alliés, leur passage au parti au pouvoir a abouti à un sursis, trois cas ayant été classés et 20 autres bloqués ou placés en suspens. 'chambre froide.'


L'énigme du Maharashtra et la réponse du ministre des Affaires étrangères

Les troubles politiques actuels dans le Maharashtra ont encore exacerbé cette tendance. Sur les 25 dirigeants faisant l’objet d’enquêtes centrales, 12 étaient originaires du Maharashtra, et 11 d’entre eux ont rejoint ou allié le BJP en 2022 ou plus tard.

Notamment, les poursuites contre deux dirigeants éminents, Ajit Pawar et Praful Patel, ont été classées par la suite, soulignant le contraste frappant dans le traitement réservé aux membres de l’opposition et du parti au pouvoir.

Au milieu de ces révélations inquiétantes, la réponse du ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, à l'appel des Nations Unies en faveur d'élections libres et équitables en Inde, est particulièrement troublante.

La déclaration dédaigneuse de Jaishankar, « Je n'ai pas besoin que l'ONU me dise que nos élections doivent être libres et équitables », reflète un mépris flagrant pour les principes de responsabilité démocratique et de contrôle international.

Les remarques du ministre des Affaires étrangères font suite aux propos du porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, qui a souligné l'espoir de l'organisation que les prochaines élections de Lok Sabha en Inde se déroulent dans une « atmosphère libre et équitable », où « les droits de chacun sont protégés, y compris les droits politiques et politiques ». droits civils et tout le monde peut voter.

La réponse provocante de Jaishankar, associée aux preuves croissantes d'ingérence politique dans les agences d'enquête indiennes, soulignent l'hégémonie majoritaire croissante dans le paysage électoral du pays.

Cela nous rappelle brutalement que la promesse d’élections libres et équitables est sapée par les institutions mêmes chargées de faire respecter les principes démocratiques.


Enquêtes au point mort et application sélective

L’enquête d’Indian Express révèle une tendance inquiétante : des enquêtes au point mort et une application sélective de la loi.

Les affaires contre des dirigeants comme le ministre en chef de l’Assam, Himanta Biswa Sarma, et l’ancien ministre en chef du Maharashtra, Ashok Chavan, sont restées largement en sommeil depuis qu’ils ont rejoint le BJP. À l’opposé, seuls deux des 25 dirigeants, l’ancien député du Congrès Jyoti Mirdha et l’ancien député du TDP YS Chowdary, continuent de faire face à une action active du DE après avoir rejoint le BJP.

Les conclusions de cette enquête exigent des comptes sérieux de la part du gouvernement indien et de ses institutions. Rétablir la confiance du public dans l’équité et l’intégrité du processus électoral devrait être une priorité absolue.

Alors que le pays se prépare aux élections cruciales de Lok Sabha, les préoccupations soulevées par l’ONU et la réponse dédaigneuse du gouvernement indien soulignent le besoin urgent d’un système électoral transparent et impartial qui respecte les principes de responsabilité démocratique.

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