Le résultat de l'étude
Selon une étude publiée dans le Actes de l'Académie nationale des sciences, les travailleurs entièrement à distance produisent 54 % d'émissions de gaz à effet de serre en moins que les employés de bureau à temps plein.
En entrant dans le vif du sujet, il est devenu clair que le travail à domicile un jour par semaine générait des réductions d’émissions plutôt insignifiantes, qui n’ont diminué que de 2 pour cent. Les économies d'énergie réalisées par ce groupe ont été compensées par les déplacements hors domicile et la consommation d'énergie domestique lors de ces journées isolées occasionnelles.
Cela dit, lorsque les journées de travail à domicile augmentaient de 2 ou 4 jours, les émissions par personne diminuaient de 11 à 29 pour cent. Une grande partie de ces réductions d’émissions est probablement due au nombre de personnes qui utilisent des véhicules personnels pour se rendre au travail en voiture aux États-Unis – même si les co-auteurs de l’étude affirment que les résultats sont susceptibles d’être reproduits en Europe.
Cela ne devrait pas être si choquant, étant donné que les émissions mondiales de CO2 en avril 2020 étaient inférieures de 17 % aux niveaux de l’année précédente. À mesure que le monde s’ouvrait, la production, la consommation, les voyages aériens et les déplacements locaux ont augmenté – tout comme le nombre d’employés retournant au bureau.
Depuis lors, les émissions ont remonté aux niveaux d’avant la pandémie et continuent de s’y maintenir, même si de nombreux employés sont toujours chez eux. Quel est le piège?
Où se trouvent les failles
Bien entendu, les réductions d’émissions provoquées par le travail à distance dépendront de la manière dont l’énergie est fournie aux personnes à la maison.
Par exemple, de nombreuses maisons ne sont toujours pas optimisées pour la décarbonation. Ils ne peuvent pas être alimentés par des énergies renouvelables ni équipés d’appareils économes en énergie. Les économies d'énergie liées à l'échelle entrent également en jeu, comme les petites imprimantes domestiques qui consomment beaucoup plus d'énergie que les imprimantes de bureau plus grandes.
Il a également été suggéré que les employés à domicile sont plus susceptibles de se livrer à des activités domestiques et à des déplacements non professionnels qui maintiennent leurs émissions à un plateau. Dans cette optique, la stratégie de travail à domicile n’est pas une stratégie sans faille pour réduire nos émissions individuelles de carbone.
Pourtant, cela l’emportera presque toujours sur l’empreinte environnementale du travail au bureau.
Pour lutter contre ce phénomène, les entreprises devront identifier des moyens de rendre leurs immeubles de bureaux plus écologiques. Rénover les bâtiments plus anciens et les équiper d’appareils économes en énergie sont deux excellents points de départ et, si possible, les connecter à un réseau décarboné.
Pour les secteurs dont les émissions globales sont déjà faibles – comme l’informatique et les communications – les auteurs de l’étude suggèrent aux entreprises de se concentrer sur l’adoption des énergies renouvelables pour le chauffage et la climatisation des bureaux, ainsi que sur la décarbonisation des déplacements domicile-travail.
Ce n’est qu’à ce moment-là que le travail au bureau pourra potentiellement correspondre à l’option plus durable du travail à domicile. D'ici là, je vous retrouve sur Zoom… depuis mon salon.